Les mots idéaux
Il y a des mots tellement beaux
Qu'on voudrait s'y noyer,
Des mots, des mots doux et tendres
Pour penser et rêver,
Des mots faciles à comprendre,
Légers et vrais comme des sceaux.
Parfois ils font mal comme des couteaux,
Il vaut mieux les refuser,
Les mots flous réduits en cendres
Qu'on va vite oublier,
Qui sont difficiles à entendre
Lourds et pesants tels des anneaux.
Pour me plaire, rien que de belles eaux
Dfficiles à dire, à oser,
Mots habiles pour mieux descendre
Le chemin de vie, passer
Le pont de la rivière et tendre
La colombe au milieu des corbeaux.
Patrice-Lucie AUGUSTIN
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Dans une tête, les mots prennent vie,
Au pays des pensées, chantent et dansent,
Nouveaux pas appris sur une ode amie,
Songes étranges qui tournent et pansent.
Née dans le silence,
Oeuvre de patience,
Sertie dans l’innocence.
Témoins authentiques de notre envie,
Ecueils si denses et qui compensent,
Tour à tour sur les chemins de survie,
Elfes voyageurs qui nous encensent,
Souvent porteurs de leur présence.
Lueur sans fin
Eclair du destin,
Sourire de séraphin.
Messagers virtuels de la vie
Où les maux nagent en eaux profondes,
Tous les jours vouloir leur dire merci,
Sur les sentiers croiser leurs ondes.
Patrice-Lucie AUGUSTIN
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Le Semeur
Il sème, sème à tout va,
Puis soudain s’en va,
Sur ce chemin, guide mes pas
J’ai peur qu’il ne revienne pas.
Par la magie, en-deçà,
Mes mots vains, au-delà,
Deviennent un divin opéra,
Dans ce vaste panorama.
Il sème, sème à tout va,
Puis soudain s’en va,
Partout avec moi, il est là,
Dans l’espace et le temps, là.
Je suis sa déesse,
Et dans sa tendresse,
Comme une promesse,
Il voit ma petitesse.
Le semeur de sagesse,
Ma plume caresse.
Avec délicatesse,
Je deviens poétesse.
De Sagesse
Patrice-Lucie AUGUSTIN
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Les mots, souffles de vie
Mots murmurés, ces mots dits ou pas dits,
Attendus infiniment,
Identiques à tous ces regards,
Souffles de vie, l’espace d’un moment.
L’espoir d’entendre des mots jamais dits,
Espérés éperdument,
Sages envoyés sans retard,
Pour que s’apaisent peine et tourment,
Oublié depuis longtemps,
Inouï demeure et s’invite à présent.
Rêve bercé par le hasard…
Difficile et faisant fi des « on dit »,
Emporte avec lui le serment.
Mots parvenus si tard,
Enlevés sitôt naissants,
Uniques remèdes puissants,
Restent toujours les amants
Elus inlassablement.
Encore et encore dits,
Nouveaux, tous ces mots,
Comme des portes fermées souvent,
Ouvrent leurs bras si doucement,
Restent là l’espace d’un instant
Eternels, petits morceaux de ciel.
Patrice-Lucie AUGUSTIN |
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