Mes doigts inventent le geste
Comme un bouquet de rêve
Sur ma vie de bohème.
Mes doigts s'éloignent
Des autres mains
Pour sauver le silence
Que couve mon coeur.
Un oeuf s'est formé
quelque part en moi
C'est l'ovale cocon
De la vie humidifiée.
Le germe grandit en proie à ses songes,
Mes bras s'ouvrent comme des branches
Qui soulèvent les nuages.
Ma tête se déploie dans le ciel et respire la vie
Tout en buvant la voie lactée.
Le germe s'est fait maintenant racine
Et mes jambes portent le fruit de son essence.
Je puise le cosmos dans mon ventre affamé.
Si mes yeux se baissent,
La pluie ouvrira mon regard
Au poème suprême.
Je suis l'arbre renversé.
Mes racines sont au ciel comme les rayons du soleil
Qui fécondent mon coeur d'une lumière d'Oméga.
Mes bras vers la terre parsèment le sol de mes mains
Immortelles comme l'Hymne à L'éclosion.
La Création pénètre la tiédeur des ombres
Dans un repli d'AMOUR.
Des ailes de feuilles et de fleurs
Prolongent mon être au souffle CELESTE...
Mon corps parle
Dans son silence de Temple
Sa voix résonne à l'Infini
La solitude de son geste.
Guylène COLIN