La Désirade  
            C’est une île  
              C’est un rêve  
              C’est un fil  
              Tant de fois cassé avant que le jour se lève  
              C’est un sentiment  
              C’est mes bras qui se tendent  
              A l’infini, à l’éternité, pour un moment  
              C’est un lieu où je ne peux me rendre  
              C’est le coin de mes lèvres tant de fois mordu  
              Pour ne pas crier  
              C’est une vague perdue  
              Une mer de mots sortie de l’encrier  
              C’est un point perdu à l’horizon  
              Que je ne peux saisir  
              Et je cours à en perdre la raison.  
              C’est un rêve, c’en est mille  
              C’est une île qui s’attarde  
              Il ne me suffirait que le battement d’un cil  
              Pour m’embarquer pour la Désirade.  
            
              Gérard EMERY  
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          IL FAUT QUE JE TE DISE 
            Il faut que je te dise, 
              Chose due, chose promise, 
              Avant que le livre ne se ferme 
              Rien que pour toi ces poèmes. 
              Je veux encore une fois 
              Me souvenir des moments de joie. 
              Il faut que je te dise, 
              Maintenant qu'est parti le temps des cerises, 
              Ce baiser sucré, cueilli à la pulpe de ta bouche, 
              Plus que jamais, je le revendique, 
              mon oiseau farouche. 
            
              GERARD EMERY, 
                Asnières-les-Bourges, le 30 mai 1998 
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            Trois grains de sable 
            Les mots qui disent l’enfance  
              Les mots qui disent la souffrance  
              Sont beaucoup de choses  
              Comme le parfum d’une ancienne rose.  
              Ce sont des mots emportés par la mer  
              Comme le souffle d’une prière  
              Les murailles se souviennent  
              Tu disais que les mots me prennent par la main  
              Pour me conduire jusqu’à demain  
              Un carton à dessin et le noir du fusain  
              Pour mettre des couleurs dans le petit matin  
              Le vent dans tes cheveux  
              Et la plage comme terrain de jeux  
              Trois grains de sable dans tes sandales  
              Et la poésie comme intime journal.  
              Aujourd’hui c’est jour d’échange  
              Il y a troc sur les bords de la Manche  
              Au marché de la tendresse  
              Une vague de tristesse  
              Cote gros au printemps des souvenirs.  
              Demain il faudra prendre le bon navire  
              Ces mots qui disaient l’enfance  
              Ces mots qui disaient l’espérance  
              Ces mots emportés par la mer  
              Te reviennent comme une douce prière.  
             
            Gérard Emery  
              Asnières les Bourges, le 16/01/05  
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            POUR TES YEUX  
            Je me souviens de ces deux diamants 
              Polis par un lapidaire de talent... 
              Un colporteur a fait un écrin 
              Venu un jour, du pays alsacien. 
              Il a posé là ton regard 
              Je l'ai croisé un soir par hasard 
              Deux carreaux d'amour et de tendresse 
              Racontant l'histoire d'une caresse. 
            GERARD EMERY 
              Bourges, le 16 avril 1997 
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